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L’EUF est une association loi 1901 reconnue d’intérêt général.
Son histoire, ses valeurs, son organisation au service des étudiants réfugiés.

Histoire de l’Entraide : plus de 80 ans au service des étudiants réfugiés

L’Entraide universitaire française trouve son origine dans la création en 1933, par des intellectuels de renom, du Comité français de l’Entraide Universitaire Mondiale (EUM), organisation créée à Genève en 1920 pour aider les étudiants et intellectuels affectés par la première guerre mondiale et la Révolution russe. De 1933 à 1939 le comité français de l’EUM participe à des conférences internationales sur les problèmes de l’Université et vient en aide aux étudiants réfugiés en France du fait de la montée du nazisme dans les universités allemandes.

A la Libération, le comité français de l’EUM s’autonomise et prend le nom d’Entraide Universitaire Française (EUF), sous la forme d’une association de la Loi 1901, tout en restant membre de l’EUM (World University Service) jusqu’à la fin des années 1990. Depuis 1944 ses évolutions reflètent les violences mondiales et suivent les transformations de l’Université française.

L’Entraide dans le grand après-guerre

A la sortie de la deuxième guerre mondiale, les textes fondateurs de l’EUF affirment une valeur cardinale :  
la « fraternité » entre les universitaires de tous pays et toutes religions, étudiants et professeurs, les uns et les autres formant une communauté de « travailleurs intellectuels ».

L’action de l’EUF se conçoit volontiers comme un rouage, certes modeste, de la présence intellectuelle, scientifique et culturelle de la France dans le monde, ce dont a longtemps témoigné la contribution indirecte mais importante du Ministère des Affaires étrangères à son financement. A ce titre, l’Entraide siège notamment au Comité d’aide exceptionnelle aux intellectuels réfugiés (CAEIR), créé en 1951 par Robert Schuman.

Bien que cette ambition ne vise pas seulement les étudiants réfugiés, c’est sur eux que se concentre rapidement l’action de l’EUF. L’étudiant réfugié est souvent reçu comme un futur intellectuel en transit en France, pays de haute culture, ou naturalisable. Illustration extrême de cette situation : la bourse accordée au début des années 1950 à Alexander Grothendieck, né en 1928 à Berlin d’un père anarchiste russe et d’une mère femme de lettres réfugiée en France, qui obtint en 1966 la médaille Fields de mathématiques (équivalent du prix Nobel) et que certains considèrent comme le plus grand mathématicien -devenu français- du 20° siècle. Il est vrai qu’il y a alors beaucoup moins d’étudiants en France qu’aujourd’hui : 9 fois moins en 1960 qu’en 2020, et encore près de 5 fois moins en 1980. De plus, les études sont orientées vers la transmission des savoirs fondamentaux, la formation intellectuelle, et guère professionnalisées.

En 1956, par exemple, deux anciens boursiers de l’EUF bénéficient d’une bourse du CNRS.

Dans ce contexte, l’EUF tire une légitimité spécifique du fait que les œuvres sociales dédiées aux étudiants, en particulier les réfugiés, n’ont pas l’ampleur actuelle ; ainsi l’extension du droit à une bourse d’études aux jeunes réfugiés ne date-t-il que de 1977. L’insuffisance de l’accompagnement social des étudiants incite d’ailleurs l’EUF à gérer jusqu’à la fin des années 1970 deux chalets de repos à la montagne et un foyer pour étudiants réfugiés à Paris. Ce rôle d’action sociale est soutenu par les organisations étudiantes (MNEF, UNEF, UGE…), qui participent à la gouvernance de l’Entraide, où sont par ailleurs présents des universitaires et des inspecteurs généraux de l’Education nationale ; il s’appuie aussi sur le réseau des CROUS (créés en 1955).

En 1979, l’Entraide contribue, avec l’association « Le pied à l’étrier », à la création de la Fondation Entraide-Hostater (FEH) qui attribue des aides financières à des étudiants français ou étrangers en fin d’études et proches de l’entrée sur le marché du travail.

La FEH sera toujours, par la suite, un partenaire important de l’EUF.

Dans l’ensemble, cette période 1945-80 est très marquée par les conséquences de la « guerre froide » : En 1970, 80 % des 290 boursiers de l’EUF viennent d’Europe de l’Est. Par la suite, il y a afflux d’étudiants réfugiés venant d’Asie du sud-est (Cambodge et Vietnam) ou fuyant les dictatures d’Amérique latine, puis d’Afrique.

Au total, l’EUF aura aidé plus de 10 000 étudiants entre 1944 et 1980.

Une nouvelle donne depuis les années 1980

Il est généralement convenu que le début des années 1980 inaugure une nouvelle période de l’Histoire contemporaine. L’Entraide est confrontée de ce fait à plusieurs mutations.

Tout d’abord, les motifs de refuge se diversifient et les pays d’origine se déplacent : en 2000, près de 45 % des boursiers de l’Entraide viennent d’Afrique ; plus récemment les pays du Moyen Orient ont vu leur place s’accroître.

La multipolarisation du monde, qui succède
à la « guerre froide », multiplie les pays d’origine des boursiers et accroît la place des femmes.

Ensuite, le paysage de l’enseignement supérieur français se modifie profondément au fil du temps. La massification de ce niveau d’enseignement banalise le statut de l’étudiant, tout en lui conférant de nouveaux droits. Les universités et les établissements privés reconnus par l’Etat se multiplient. Et surtout les formations et les diplômes, de plus en plus nombreux, se spécialisent, en particulier en master, avec un objectif de professionnalisation et d’employabilité : l’accent est plus mis sur les compétences que sur la connaissance. A cela s’ajoute le fait que nombre de formations deviennent sélectives et parfois payantes.

Dans ce cadre, marqué par ailleurs par un taux de chômage élevé, la plupart des étudiants réfugiés attendent désormais en priorité de leurs études un accès à l’emploi.

Aux études classiques en Droit, Lettres, Sciences… se substituent de plus en plus des études professionnalisantes parfois très ciblées. Ce mouvement est encouragé par les financeurs publics : au temps où le Ministère des Affaires étrangères aidait les étudiants réfugiés au nom de la présence intellectuelle de la France dans le monde succède celui où l’Etat (Ministère des Affaires sociales, puis la Direction des étrangers en France du Ministère de l’intérieur) vise l’insertion sociale par l’insertion professionnelle. Cela nécessite un suivi très individualisé et de s’assurer préalablement de la maîtrise de la langue française par les étudiants.

Enfin depuis la fin des années 1990, l’Union européenne est devenue, avec le soutien de l’Etat français, le contributeur le plus important au financement de l’EUF.

Il s’effectue par l’intermédiaire du Fonds Européen pour les Réfugiés -FER (2010-2013), puis du Fonds Asile Migrations Intégration -FAMI (2014-2020) ; témoignant de la montée en puissance d’une dimension européenne de la politique de l’asile et du refuge. Cette évolution a notamment conduit l’Entraide à réorganiser son champ d’intervention et à diversifier ses aides : moins de bourses classiques et plus d’aides au logement, à l’achat de matériel pédagogique, aux frais d’inscription, etc.

Tout au long de son histoire, l’Entraide Universitaire Française n’a ainsi cessé d’adapter ses modalités d’action aux évolutions du contexte international, à celles de l’Université et des politiques publiques en direction des réfugiés. Aujourd’hui, elle reste fidèle à ses valeurs d’origine : la solidarité universitaire internationale et l’accompagnement individualisé des étudiants réfugiés.

Les financements de l’EUF

Aujourd’hui, les ressources de l’EUF proviennent de subventions de l’État français et d’institutions privées.

En 2020/2021, ces partenaires soutiennent l’action de l’EUF :
• Ministère de l’intérieur – Direction générale des étrangers en France (DGEF) – Direction de l’asile
• Fondation entraide Hostater (FEH)
• Fonds de dotation des anciens et amis de la SCOP, Coopérative université club (AACUC)

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Le rapport d’activité de l’EUF

Chaque année, le rapport d’activité de l’Entraide universitaire française réalise en toute transparence un tour d’horizon complet du travail réalisé.

1. Le conseil d’administration. Il est composé d’universitaires et de professionnels et est actuellement présidé par Hervé Hamon, Maître de conférences honoraire de l’Université Paris-Dauphine.

2. Le bilan de l’année. Il porte sur le nombre d’étudiants aidés, les résultats obtenus et le profil des bénéficiaires (nationalités, études poursuivies, académies concernées).

3. Le rapport financier. Le rapport de l’exercice précédent et le budget prévisionnel sont mis en perspective par une analyse du contexte politique et social.

4. Les statistiques. Données détaillées sur les aides de l’EUF aux étudiants réfugiés (pays d’origine, disciplines choisies, niveaux d’études, sources de financement).

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